0. Avis au lecteur
Avis au lecteur
Cher lecteur, il est probable que vous ne lirez pas la totalité de ce premier chapitre, ce qui est tout à fait normal étant donné qu'il s'adresse plus particulièrement à ceux qui font des recherches sur le patois charolais, aussi, à votre intention, j'ai concentré en une phrase ce qu'il vous faut impérativement savoir pour tirer profit des textes, lexiques et documents de ce livre :
Mon village, c'est le pays de l'air,
de l'eau et des haies,
où les voyelles volent.
Cette phrase mnémotechnique vous conduira à respecter quatre règles de prononciation essentielles :
Le pays de l'air : c'est le pays du R qu'il faut rouler sans complexe pour faire ressortir tout le suc des mots.
Le pays de l'eau : c'est le pays du O qu'il faut faire chanter et résonner, qu'il faut moduler, allonger, faire passer du O grave du bôs au petit O bref de so père.
Le pays des haies : c'est le pays du é,omniprésent, envahissant au point d'exiger du lecteur qu'il prononce ée (comme dans fée) tous les -er, -et, -ei, -est, -ai, tant que la présence d'un accent grave ou circonflexe ne l'oblige pas à une intonation plus grave. Bien sûr, on pourrait changer l'orthographe mais quel massacre, quel salmigondis ; non, il suffit de savoir que l'on est au pays des haies.
Les voyelles volent : non seulement elles volent la place de braves consonnes telles que le l ou le gl remplacés par un y dans de nombreux mots tels que la tab'ye ou le yand, mais en outre, elles volent la consonne finale des mots pour s'élancer dans les airs avec des trémolos. Ce vol à double sens est érigé en règle : la consonne finale d'un mot patois ne se prononce pas et comme il y a toujours des exceptions aux règles, on rajoute une apostrophe aux mots dont il faut prononcer la consonne finale.
Si vous voulez en savoir plus, allez plus loin dans ce chapitre.