Cardzot n°46

Publié le par Olivier de Vaux

des expressions et locutions



cuir de beurouette loc. désignant le bois quand il remplace le cuir. Sa ceinture, son tsapiau et ses galoches étint en cuir de beurouette.

cul de la leune loc. Dernier quartier de lune. L'Toîne pyante toudze ses treuffes au cul d'la leune.

Dz'y sais cent cops Je le sais fort bien. Cment don qu'alle s'appeulle, sa feunne ? Dz'y sais cent cops !

dzapper du cul loc. Péter bruyamment. Qui don qu't'as mandzi, à dzapper du cul cment çan ?

l'hôtel du cul tourné loc. Le lit conjugal lorsque la femme tourne le dos à son mari et le boude. Allons Dzacqu'lin nos vans freûmer, faut t'renvni vés ta ! - Vés ma ! T'voux dère à l'hôtel du cul tourné !

l'tsin dzappe la leune loc.Le chien hurle à la mort. L'tsin dzappe la leune, y'est pas chtu sa qu'i faut corre p'les tsmins !

mordu du tsin, mordu du loup... loc. C'est du pareil au même.

ôl est saoûl à train*ne-cul Il est ivre à tomber par terre.

prende le croûton loc. Prendre la suite de quelqu'un pour une chose plus ou moins agréable. P'le pain bénit,nous portot le croûtonà chtu que dvot l'douner l'dimantse d'après.La première femme qui rendait visite à l'accouchée prenot l'croûton, elle était sûre de devenir rapidement enceinte.Les conscrits invitaient les sous-conscrits à mandzi l'croûton, ce qui consistait en un repas très arrosé.Un moribond qui disait à un ami qu'ôl allot lu passi l'croûton, lui disait en fait que ce serait lui le prochain.

tôrner l'cul au râtiau loc. Refuser la nourriture (en parlant d'une vache).

y'est des "de"  loc. Ce sont des nobles, des riches en général. Jeux ! des "de" ! t'penses bin ! y'est des "de" acmodés à la fmire d'mon cul, woui ! y z'ant mais d'dettes qu'mon tsin a d'peuzes !

 

 

des motsd



batte és flancs v.Respirer bruyamment, avec difficulté. La Noiraude bat és flancs, y vaudrot mais la garder au coûte quèques dzos.

démornachi(s')   v. Pour un cheval, perdre son mors à force de secouer la tête à cause des mouches.Méfie-te mo gârs, si te l'asticote de trop, ta feunne pourrot bin s'démornachi !

feurlli   v. Roussir. P'la Saint-Dzean dz'ai feurlli mes tsveux en sautant par dsus l'fû !

feurmailles  n.f.pl. Dragées de fiançailles. Les fiancés allaient de porte en porte, la future offrait des dragées, le futur une prise de tabac. Quand le fiancé n'était plus de première jeunesse on lui disait : "les feurmailles d'un vieux gârs, qui qu't'en voux fâre ? is sant totes crujes !"

feurnailli  v. Fourrager, chercher en mettant du désordre. Feurnaille tant qu'te voux mas aprés faudra tot rméchi, apeu vitement !

feurtaille  n.f. Restant des fagots d'feuillie après qu'ils aient été donnés aux animaux en automne. T'vas râtiauder la feurtaille dvant d'aller dzuer, Juyin !

figue n.f. Crotte, surtout quand elle est en rond. Y'emboconne! t'aros-ti pas martsi dans eune figue de tsat ?

fî des reins  n.m. Colonne vertébrale. Qué malhûr', l'Bébert a tseu d'la dzeurbire, ô s'est cassé l'fî des reins.

forçeure  n.f. Conséquence d'un effort musculaire, déchirure musculaire, tour de reins, entorse. L'Toîne s'est fait eune forçeure en fârrant son tsvau, ô va vés la rbouteuse de Treuvy dimantse matin.

garde-peurtus  n.m. Personne chargée d'accompagner les fiancés au cours de leurs visites, chaperon. Vu cment ôl't'évlli chtu-là, y'a pas bsoin d'garde-peurtus ! m'est-avis qu'ô cognait pas l'mode d'empyoi !

grisemotte n.m. Fruit résultant de la seconde floraison dans les vignes jeunes et très vigoureuses.

grisemotter v. Procéder à une 2ème récolte.

keurtoux  adj. 1. Crotté. 2. Avare.Chtés keurtoux-là, is vous donnerint pas un sou, dère que c'en a autant qu'mon tsin a d'puzes!

peurtus d'gaufre  n.m. Trou de gaufre, aliment très peu nourrissant. T'vas pas l'neurri davo des peurtus d'gaufres çt'homme, tot d'min*me, baille me don l'dzambion apeu eune tsopine de rodze !

pigoni  v. Remuer, gratter (le feu). Y seurve de ren d'pigoni l'fû, l'bôs est pas sau, woilà tot. Voir graboter. A noter qu'en Arcadie on dit pigouiller, ce qui est bien proche. Au sens figuré, pigoni c'est asticoter, énerver, dzver. T'as pas biétôt fini d'pigoni la Marie, grand flandrin !

prestachons n.f.pl. (prestations) Travail accompli par les habitants du village, jusqu'aux années soixante, en échange d'une dispense d'impôts communaux. Un barême permettait d'établir des équivalences selon que l'on fournissait tel ou tel outil ou animal. Le travail des enfants comptait pour moitié. L'essentiel des travaux était relatif à l'entretien de la voirie communale. Les hommes qui cassaient les cailloux destinés à l'empierrage des chemins utilisaient un gabarit, appelé parfois "trapèze" pour cuber les cailloux cassés.

raie de rcope  n.f. Rigole d'écoulement des eaux de ruissellement, coupant un chemin de terre en diagonale et se prolongeant par une saignie, c'est-à-dire une saignée, parallèle au chemin.

saute-go*llat  n.m. Chaperon, entremetteur. Si ôl avot pas aiju un saute-go*llat p'faire sa dmande peur lu, ô se srot dzamais maryi.

veurdingo  n.m. 1. Vertige. 2. Idée fixe, obsession, coup de folie. Quand sa feunne s'est carapatée davo l'commis ôl a pris l'veurdingo.

 

oOo

Publié dans ATELIERS

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A
Ah ! Le cuir de brouette... Excellent !
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O
<br /> <br /> Il fallait y penser !<br /> <br /> <br /> <br />
J
Hôtel du cul tourné je connaissais l'expression... ouf une dans tous ce joli tas de "luc" vais-dire... Merci sieur Olivier
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O
<br /> <br /> Ah, je suis rassuré ! connaître l'expression c'est mieux que de connaître la situation ! <br /> <br /> <br /> <br />
T
"Dzapper du cul" ! Je comprends mieux ton commentaire de l'autre jour chez nous, maintenant ! :~)))
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O
<br /> <br /> Méfie-te Tant-Bourrin, à fôrce de dzapper du cul t'pourros bin t'faire eune forçeure ! <br /> <br /> <br /> <br />